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de lui là cause de ce remuement : car la bonne dame en étoit ignorante, comme celle qui croyoit ou qui con-duisoit l'oeuvre, et les mettoit tous en besongné.
Le a d'avril, suivant le mandement du Roy, on commença à garder les portes de Saint-Honoré, Saiut-* Martin, Saint-Denis, et Saint-Antoine, du coté de la ville; et celles de Saint-Jacques, Saint-Germain et Saint-Marceau, du côté de l'Université. Le Roy en-voyoit de jour à autre Chavigny, Courton, Senneterre et d'Arpentis épier la contenance de ceux qui y sont en garde; et y alloit lui-même quelquefois.
Le dimanche 7 d'avril, le Roy scachant qu'Antra­gues, gouverneur d'Orléans, étoit du party gnisard, y envoya le duc de Montpensier et le marechal d'Au­mont, pour faire sortir de la citadelle Antragues; les­quels furent reçus et salués de coups de canon, et obli­gés de s'en retourner avec* leur artillerie et leur courte honte.
En ce temps, ceux de la Ligue publièrent un livret imprimé à Reims sous le nom de Manifeste, qui finis-soit par ces mots : « Donné à Peronne le dernier jour « de mars 1585. Signé Charles de Bourbon. » Le Roy premier, après eux, publia autre livret titré : Décla­ration de la volonté du Roy sur les nouveaux imu­bles du royaume. Et depuis, le roy de Navarre ayant découvert les desseins des Lorrains et Guisards contre lui et ceux de sa maison, fit publier force avertisse-mens et déclarations.
Le 10 d'avril, le pape Gregoire mourut à Rome. La nouvelle de sa mort arriva à Paris le 18, et le lende­main le cardinal de Joyeuse partit en poste pour Rome. Le cardinal de Vendôme voulut lui faire compagnie ;
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